Les comètes ont ce talent rare : transformer les curieux du ciel en lève-tôt motivés. Ces blocs de glace et de poussière venus du fin fond du Système solaire offrent un spectacle qu’on ne voit pas tous les ans. Cet automne, c’est la comète Lemmon (C/2025 A6) qui s’invite dans notre ciel, juste assez brillante pour mériter qu’on enfile une veste avant l’aube.
Une visiteuse venue de très loin
Découverte en janvier 2025 par l’observatoire Mount Lemmon en Arizona, la comète C/2025 A6 Lemmon est une nouvelle venue sur la scène astronomique. Elle vient des confins du Système solaire, d’une région glacée où la lumière du Soleil n’est plus qu’un souvenir. Après des millénaires de voyage, la voilà de passage à environ 90 millions de kilomètres de la Terre.
À mesure qu’elle s’approche du Soleil, Lemmon libère des gaz et des poussières qui forment sa chevelure verdâtre et sa queue lumineuse, toujours orientée à l’opposé de notre étoile. Ce phénomène, typique des comètes, résulte de la sublimation de la glace sous l’effet du rayonnement solaire. Bref, c’est un feu d’artifice cosmique, mais sans le bruit.
Comment et quand l’observer
Pour profiter du spectacle, inutile d’avoir un observatoire dans son jardin. Un ciel dégagé, peu de pollution lumineuse et une paire de jumelles suffisent.
La comète est visible en fin de nuit, avant le lever du Soleil, vers 5h30–6h, au-dessus de l’horizon Nord-Est. Plus on s’éloigne des villes, mieux on la distingue : une tache légèrement diffuse, différente des étoiles parfaitement nettes.
Les astrophotographes, eux, s’en donnent à cœur joie. Avec un trépied et quelques secondes de pose, la queue de Lemmon se révèle plus spectaculaire qu’à l’œil nu, presque imperceptible. C’est aussi une bonne occasion de ressortir le matériel photo qui prenait la poussière !
Pourquoi les comètes passionnent toujours
Au-delà du plaisir visuel, les comètes intéressent les chercheurs car elles conservent la matière primitive du Système solaire. En clair, elles sont des échantillons gratuits des débuts de notre histoire cosmique. Leur observation aide à comprendre comment se sont formées les planètes, et peut-être même comment l’eau est arrivée sur Terre.
Mais sans aller si loin, Lemmon rappelle surtout que l’astronomie reste accessible à tous. Pas besoin de doctorat ou de télescope hors de prix : juste un ciel clair, un peu de curiosité, et la volonté de lever les yeux plutôt que rester le nez dans un écran (bon, à 5:30 du matin, c’est rare). C’est déjà pas si mal, pour un caillou gelé de 10 kilomètres de large.
Pour un complément d’informations, n’hésitez pas à vous rendre sur cet excellent article de Ciel & Espace !